Champagne : des vendanges précoces et un Millésime exceptionnel attendu.

Pour ne pas manquer la date de ses vendanges, le vigneron doit redoubler d’attentions et d’analyses afin évaluer la parfaite maturité de ses raisins.

Allons voir en détail comment.

Le Réseau MATU 

Les grappes atteignent leur maturité optimale dans un délai variable, plus ou moins long. Pour les récolter à leur optimum qualitatif il faut connaître le niveau de maturité des raisins. Le but étant, bien évidemment, celui d’élaborer un vin qui garde fraîcheur et délicatesse, tout en révélant, avec la bonne maturité, la diversité et la subtile complexité des terroirs.

Afin de pouvoir déterminer la date optimale des vendanges, pour avoir la meilleure qualité de raisins et par conséquent les meilleurs vins, des prélèvements sont effectués, chaque semaine.

Dans les vignes de bon matin, les lundi et jeudi, des grappes sont prélevées, pesées, pressurées et leur jus immédiatement analysé afin d’en mesurer la teneur totale en sucre, induisant le degré d’alcool en puissance, le taux d’acidité et de calculer l’indice de maturité du raisin.

Les premiers suivis de maturation des raisins en Champagne datent du milieu des années cinquante, à la suite d’une perte de récolte d’une vendange dont la date avait été mal choisie.

Pour organiser cette surveillance, on constitua un réseau de suivi de la maturation baptisé « Réseau MATU » (comme maturation).

Ce dernier connait une forte croissance à partir de 1987 avec un protocole de prélèvement et de dosage des échantillons dans un réseau de parcelles représentatives de l’ensemble de l’appellation Champagne.

En partageant les informations, en adoptant la même méthode d’analyse, les vignerons disposent d’un outil très précieux et chaque secteur peut ainsi avoir sa propre date de début de vendanges.

Chaque année, après la floraison, le réseau Matu est activé et commence ses prélèvements quatre à cinq semaines avant la date estimée des vendanges. Selon l’évolution de la maturation à l’approche de la récolte, les vignerons des communes viticoles se réunissent et soumettent en fonction des résultats, une date d’ouverture à la validation de la commission technique siégeant au Comité Champagne, avant l’arrêté préfectoral qui fixera officiellement la date.

Déguster les baies pour affiner sa cueillette

Le degré et l’acidité ne suffisent pas à déterminer entièrement la qualité du raisin à vendanger, les arômes délivrés par la baie entrent pour une part essentielle dans le potentiel du futur vin.
Technique ancestrale et intuitive, la dégustation de baies est de plus en plus pratiquée par les vignerons.
« Deux semaines avant la date présumée des vendanges, nous commençons à goûter les baies à l’occasion des prélèvements pour le réseau Matu » expliquent les vignerons.

« On sait que la maturité phénologique du raisin n’est pas nécessairement atteinte quand il affiche le degré requis pour la récolte. Il faut quelquefois attendre une maturation supplémentaire pour avoir la qualité optimale et établir le meilleur parcours de cueillette. »

Lors de ces séances de dégustation, le vigneron examine chaque baie prélevée.

Il goûte successivement la peau, la pulpe et les pépins pour en évaluer la sucrosité, l’acidité, le fruit, il note les arômes, les saveurs, les sensations...

Cette dégustation révèle des informations qui échappent à l’analyse chimique : par exemple des arômes de la pulpe ou des tanins de la peau ou des pépins astringents ou agressifs montrent que la maturité n’est pas atteinte. 

Autant d’informations qui compléteront celles du réseau Matu pour décider quand ouvrir le bal des sécateurs dans ses vignes.

Les vendanges dans le vignoble champenois ont commencé le 22 août.

Premiers commentaires « On ne peut pas rêver en mieux, en quantité et en qualité ! »

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Cin cin et à votre santé !